Le roi du Maroc veut "une vision africaine commune" sur la migration
4 juillet 2017. Le roi du Maroc veut une "vision africaine commune" sur la migration et fera des propositions en ce sens aux pays africains, a-t-on appris lundi de source officielle.
"Des milliers de jeunes Africains tentent clandestinement de gagner la rive nord de la Méditerranée, à la recherche d’une vie meilleure, avec tous les risques que l’on connaît", a déclaré Mohammed VI, dans un discours relayé par les médias publics marocains.
"Le destin de nos jeunes est-il au fond des eaux de la Méditerranée? Leur mobilité doit-elle devenir une hémorragie? Il nous appartient au contraire de la gérer pour en faire un atout", a plaidé le souverain, dans ce discours lu par son frère Moulay Rachid et représentant au sommet de l'Union africaine (UA) qui s'est ouvert lundi à Addis Abeba.
"J’ai l'intention de soumettre (à l'UA) une contribution axée sur la nécessité de développer une vision africaine commune sur la migration, ses enjeux et ses défis", a annoncé Mohammed VI, appelant les pays du continent à "travailler conjointement à l'élaboration d'un agenda africain sur cette thématique".
Le Maroc, qui a réintégré début 2017 l'UA, se pose en exemple dans la gestion des migrants, depuis qu'il a adopté en 2013 une nouvelle politique migratoire et mené deux campagnes de régularisation de clandestins, pour la plupart subsahariens.
Dans son discours, le roi, qui n'a pas fait le déplacement au sommet d'Addis Abeba, a également réclamé une "politique volontariste" en faveur de la jeunesse africaine, "avenir" du continent.
Il a par ailleurs appelé à une "nouvelle Afrique" qui "s'appuie sur une vision concrète et pragmatique".
"Il est nécessaire que l'UA entame sa mue", a-t-il plaidé, saluant au passage le "leadership" du président rwandais Paul Kagamé, en charge de la réforme des institutions de l'UA, de même que le président guinéen Alpha Condé, actuel président en exercice de l'organisation panafricaine et qui lui "donne une grande visibilité".