Le Botswana interdit les exportations d'ânes, très prisés en Chine
29 juin 2017. Le Botswana a décidé à son tour d'interdire le juteux commerce des peaux d'âne sur son territoire après une série d'abattages sauvages destinés à nourrir la demande en provenance de Chine pour satisfaire les besoins de sa médecine traditionnelle.
Dans un communiqué publié mercredi soir, le ministère de l'Agriculture a annoncé la suspension pour une durée illimitée des autorisations d'exportation de viande et de peaux d'ânes. Des milliers d'ânes sont tués chaque année dans les pays en développement, notamment en Afrique, pour leurs peaux, réputées en Chine pour leurs vertus médicinales supposées. Riche en gélatine, la peau est notamment utilisée pour lutter contre les insomnies ou pour retarder la ménopause. Sous le nom de "ejiao", elle est administrée sous forme de boisson et même servie avec des noix et des graines en guise d'apéritif.
La viande d'âne est aussi consommée dans les restaurants de certaines régions de Chine.
Pour enrayer ce trafic, plusieurs pays africains ont déjà sérieusement encadré ou interdit les ventes d'ânes à l'étranger, notamment le Niger, le Sénégal, le Mali ou le Burkina Faso.
Comme le Kenya, le Botswana a dans un premier temps préféré l'an dernier légaliser le commerce des ânes pour assécher les exportations illégales. Il s'est finalement décidé de les interdire en raison de la poursuite des "abattages cruels et indiscriminés d'ânes", selon le communiqué du ministère. Les autorités du Botswana ont exhorté les éleveurs et fermiers du pays à redoubler de vigilance pour protéger leurs bêtes, qui servent de moyens de transports. Principale consommatrice, la Chine a vu sa population d'ânes chuter de 11 millions de têtes dans les années 1990 à 6 millions en 2013, selon les statistiques de Pékin.