Afrique : Examen des acquis du forum économique mondial sur l'Afrique.

19 mai 2014. Une semaine après que la capitale fédérale du Nigeria, Abuja, a accueilli le fameux forum économique mondial sur l'Afrique (World Economic Forum on Africa - WEFA), un universitaire, le Pr Olu Okotoni, souhaite que les dirigeants africains fassent que l'environnement des investissements soit plus propice afin que les acquis tirés du forum soient soutenables. 

« Je pense que certaines des promesses faites par les investisseurs étrangers et des partenaires au développement ne peuvent se concrétiser que dans un environnement de paix », a déclaré à la PANA dans une interview exclusive, Okotoni, professeur d'administration publique.

Le maître de conférence à l'université Obafemi Awolowo, à Ile Ife, dans le sud-ouest du Nigeria, a parlé contre la toile de fond du forum récemment tenu au Nigeria au cours duquel les investisseurs étrangers et locaux ont fait plusieurs engagements pour investir dans le secteur critique de l'économie africaine.

Les organisateurs de l'événement de trois jours (du 7 au 9 mai 2014) ont déclaré que le WEFA a attiré de nouveaux investissements de l'ordre de plus de 68 milliards de dollars américains dans le continent.

Les financements sont en forme d'investissements directes étrangers (FDI), y compris les investisseurs publics et privés à travers l'Afrique et le monde. La plupart des financements doivent être canalisés dans le secteur de l'agriculture, le renforcement des capacités, les infrastructures socioéconomiques comme les routes, les chemins de fer, les hôpitaux, l'éducation et les technologies de l'information et de la communication (TIC).

Manifestement, les plus grands gains du forum viennent du gouvernement chinois qui a un plan d'investissement de 42 milliards de dollars américains. Un détail de cela montre que 10 milliards de dollars de l'argent est pour le financement des investissements, 30 milliards dans l'extension des lignes de crédit et deux milliards placés dans le fond des investissement de la Chine pour l'Afrique.

Le Pr Okotoni a décrit l'intérêt renouvelé des investisseurs sur le continent comme étant louable et une indication de l'importance de plus en plus croissante de l'Afrique dans l'économie mondiale. Mais il s'est précipité pour ajouter que « les investissements doivent faire avec l'environnement, surtout les défis sécuritaires. Je pense que cela est critique, car personne ne souhaite investir son argent ou un pays investir ses ressources dans un lieu où ils ne sont pas sûrs de la sécurité de cette société. Ainsi, il est important que l'Afrique travaille vers une société pacifique et politiquement stable », a-t-il souligné.

En plus des investissements chinois, l'homme le plus riche de l'Afrique, Aliko Dangoté, a également un plan d'investissement de l'ordre de 16 milliards de dollars américains sur les quatre prochaines années. Il est attendu que cela génère environ 180 000 emplois.

Une autre entreprise investit un milliard de dollars à travers l'Afrique dans les dix prochaines années avec 20 000 emplois à créer à travers l'initiative digitale de l'Afrique. Dans le secteur de l'énergie, environ deux milliards de dollars ont été promis par les agences donatrices pour améliorer l'approvisionnement en électricité à travers le continent.

Le combat contre le terrorisme au Nigeria et en Afrique a également reçu une poussée majeure. Il y a eu un engagement fort démontré à travers un partenariat publique – privé, pour collaborer sur le plan régional et mondial dans la lutte contre le terrorisme.

Ce partenariat a été le résultat de « l'initiative d'une école sûre », une conséquence de l'enlèvement le 14 avril, de plus de 200 collégiennes du Lycée de Chibok, dans l'Etat de Borno, au nord-est du Nigeria.

Il a été créé le «  le fonds de l'initiative pour une école sûre » d'un montant de 10 millions de dollars par l'envoyé spécial des Nations Unies, M. Gordon Brown, pour l'éducation globale. Le fonds doit développer et améliorer l'éducation dans les zones ravagées par le terrorisme au Nigeria.

Plus de 1000 délégués venant de 70 pays, parmi lesquels 30 viennent de l'Afrique, y compris 13 chefs d’États au sein et en dehors du continent, ont assisté au forum, jugé comme un succès retentissant en dépit de la peur d'attentats terroristes.

Ces délégués sont rejoints par de hautes personnalités des réseaux d'affaires, des leaders politiques, des investisseurs, des experts financiers, de la société civile, des décideurs politiques et des partenaires au développement.

« Forger une croissance inclusive, créer des emplois » a été le thème central du forum. Ce thème était très instructif donnant la pleine mesure du haut niveau de chômage en Afrique. Il est estimé que plus de 200 millions d'Africains sont sans emplois, la plupart des jeunes.

Malgré la croissance notée dans beaucoup d'économies africaines au cours de la dernière décennie, la réalité est que cela n'a pas rejailli ou ne s'est pas traduit en terme d'amélioration des conditions de vie de la majorité des populations.

Du point de vue des experts, les différents engagements pris par les investisseurs étrangers, les agences donatrices, les hommes d'affaires et les partenaires au développement seront traduits en termes concrets qui créeront plus d'emplois, de richesse et combattront la pauvreté.