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DIASPORA : 3 Questions Ă  ...

DIASPORA :   3 Questions Ă  ...

Marie-Louise N’ZI, Ex-Fondatrice  de l'école de mode ''N'zi Couture'' à Yopougon, quartier populaire d'Abidjan en Côte d'Ivoire

 Après 13 années d'exil en France suite à un incendie criminel de votre établissement, vous rentrez  d'un séjour de 2 mois en Côte d'Ivoire. Comment avez-vous trouvé votre pays ?

A vrai dire, je suis partie avec la peur au ventre. Parce que les nouvelles qui me parvenaient, surtout après l'élection présidentielle de 2010  n'étaient pas de nature à me rassurer. L’on accusait le pouvoir Ouattara d’opposer, de diviser les Ivoiriens. Il y avait d’un côté les Ivoiriens du nord et de l’autre, les Ivoiriens du sud. Des exécutions sommaires des gens du sud étaient fréquentes. Partout, régnaient l'insécurité, la terreur. Et, le gouvernement d’Alassane Ouattara était impuissant face à la rébellion qu’il avait créée lui-même, selon ses pourfendeurs. La pauvreté sévissait, les fonctionnaires n’étaient pas payés. Du coup, l’argent ne circulait plus et les gens mouraient par manque de soins dans les hôpitaux. Malgré cette situation je décide d'aller voir mes parents, mes amis et mes proches que je n'avais pas vus depuis 13 ans. J’insiste c’est avec la peur au ventre que j’atterris à l’aéroport d’Abidjan-Port-Bouët. Mais ma peur s’est vite dissipée. A la vue de cet aéroport flambant neuf, des installations modernes, des équipes de santé et des services de police et des douanes bien organisés et disciplinés. Plus de porteurs de bagages clandestins ni de personnes errant dans l’aérogare comme avant. Des zones sont délimitées pour les gens qui accompagnent ou accueillent les voyageurs. Au point que je ne me croyais pas en Côte d’Ivoire. Je pouvais donc me faire une idée d’un renouveau politique. Durant le parcours, de l’aéroport au centre ville, j’ai constaté que les choses avaient changé dans le bon sens. Les rues bien dégagées  et  propres. Il n’y a plus d’occupations anarchiques aux abords des routes et les espaces publics sont libres à nouveau. Je n’ai pas vu de milices dans les rues ni de barrages de police à l’emporte-pièce comme il en existait auparavant. La situation était apaisée. J'ai été plus rassurée quand j'ai retrouvé ma famille. Vous ne pouvez pas imaginer ce que ça représentait pour moi. La joie des retrouvailles après treize ans d’exil suite à un incendie criminel de mon établissement. Au final, pour moi le pays est sur le chemin du renouveau. Reste maintenant la réconciliation de ceux qui en doutent.

Parlons de votre école de couture. Êtes-vous prête à la remettre en activité ?

Je n'ai pas de problème a priori pour reconstruire mon établissement. Mais, on fait chaque chose en son temps. Pour être sincère je ne suis pas venue au pays pour ça. Je voulais voir ma famille, mes amis et mes proches après une si longue absence. Ce n'est pas facile de vivre loin des siens. Après l'incendie de mon école ma vie était en danger c'est pourquoi je suis partie. La prochaine fois j'irai voir le ministère de la Construction et de l'Urbanisme pour remettre tout en place. Et cette fois-ci, je ne suis pas seule. J’ai du monde avec moi. Des Européens, y compris des Antillais que j'appelle affectueusement mes ‘bébés'' seront à mes côtés pour redorer le blason. Ils ont envie d'investir en Côte d'Ivoire avec moi. Alors, je vous donne rendez-vous pour bientôt.

Votre retour en Côte d'Ivoire ne fera pas que des heureux. Car ceux que vous appelez vos ‘bébés'' vous en tiendront rigueur ?

C'est vrai. Je sais que les séparations avec les êtres qu'on aime sont souvent douloureuses. Mais dans ce cas précis, mes ''bébés'' et moi serons ensemble. Je ferai des va-et-vient entre Paris et Abidjan, et certains d'entre eux seront à mes côtés à Abidjan pour porter haut l'établissement de couture. Ils apporteront leur savoir-faire aux jeunes ivoiriens. Ils font désormais partie de ma famille. Je ne les oublierai pas encore moins, je ne les abandonnerai pas.

Faustin Dali

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